Odile Caradec

est née à Brest le 15 février 1925, quatrième d’une famille de sept enfants. Son père était courtier maritime et parlait plusieurs langues. Sa mère, violoncelliste amateur, jouait dans l’orchestre de Brest. Les enfants Caradec apprirent l’allemand à la maison avec une gouvernante autrichienne. La guerre mit fin à cette existence paisible. La ville de Brest étant bombardée dès 1939, les enfants furent évacués et Odile se retrouva pensionnaire à Quimper dans une institution religieuse très stricte. Ceci pendant 4 ans, le temps d’obtenir son baccalauréat.

La guerre détruisit complètement la maison de Brest et la famille se réfugia à Camaret, petit port de pêche.

En 1944-45 Odile séjourna à Paris pour préparer une licence d’allemand et puis s’en alla en Allemagne, d’abord à Baden-Baden, puis à Freiburg et enfin à Offenbourg, dans ces deux dernières villes elle fut lectrice d’Université Populaire pour l’enseignement du français.

A Freiburg, elle épousa son collègue de l’université Populaire. Deux filles naquirent de cette union qui ne dura que dix ans.

En 1950 elle regagna la France avec mari et enfants. Après un bref séjour à Rochefort-sur-mer chez ses beaux-parents, la famille s’installa à Poitiers, ville universitaire. Elle y obtint une licence d’allemand, ce qui lui permit d’accéder à un poste de documentaliste dans un lycée de Poitiers. Elle y termina sa carrière en 1984. Libérée de toutes activités annexes, elle put enfin s’adonner à la poésie et à la musique de chambre: prendre son violoncelle en mains et tenir sa partie dans différents ensembles. Quant à la poésie, elle devint pour elle un véritable travail. Une bonne douzaine de recueils sont nés depuis 1984. Elle a aussi écrit de nombreux articles sur des poètes qu’elle estime, pour des revues de poésie, nombreuses en France, et entretenu de fréquentes correspondances avec des amis poètes. Maintenant tout se raréfie à cause de l’âge. Elle essaie de garder l’esprit clair et a encore parfois la joie de rencontrer un poème. Une de ses plus grandes joies: avoir connu le valeureux éditeur et traducteur allemand Rüdiger Fischer dont le rayonnement est de plus en plus grand. Grâce à lui ses poèmes ont un petit cercle de lecteurs en Allemagne.

Une autre grande joie: elle a été accompagnée depuis les années 70 par Claudine Goux, peintre de grand talent qui a illustré une quinzaine de ses livres

avec un humour alerte et généreux.

Elle pense que la poésie est clé pour ouvrir le monde.

Odile Caradec, Juli 2011